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Diminuer les effets secondaires liés au traitement de la maladie de Parkinson

Des chercheurs de Bordeaux associant l’Inserm et le CNRS au sein du laboratoire « Mouvement, adaptation, cognition » (CNRS / Universités Bordeaux 1 et 2) viennent de découvrir qu’il est possible de diminuer les effets secondaires liés au traitement de la maladie de Parkinson. Dans ce nouveau travail à paraitre dans la revue Science translational medicine datée du 21 avril 2010, les chercheurs ont restauré la production d’une protéine qui contrôle le circuit des récepteurs de la dopamine : la protéine GRK6, améliorant ainsi les symptômes parkinsoniens. Ces résultats ont été obtenus chez le rat et le singe dans un modèle expérimental de la maladie de Parkinson.

 

protéine GRK6 - image: Wikipedia

protéine GRK6 - image: Wikipedia

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui affecte le système nerveux central. Elle se traduit par de forts troubles moteurs dus à un manque de dopamine dans le cerveau. La thérapie à base de L-dopa comble ce manque et reste le meilleur traitement connu à ce jour. Toutefois, après quelques années, les effets secondaires liés au traitement deviennent très gênants, entrainant des mouvements involontaires (dyskinésies) et des fluctuations brutales d’activité.
Les travaux des chercheurs de l’Inserm et du CNRS montrent que la sur-expression d’une seule protéine dans le cerveau (obtenue grâce à l’injection d’un vecteur thérapeutique), aboutit à la nette diminution des dyskinésies et des fluctuations. Cela restaure les effets thérapeutiques de la L-dopa. Ces résultats ont été obtenus chez le rat et le singe dans un modèle expérimental de la maladie de Parkinson.

Comment ça marche ?
Une personne normale possède de la dopamine dans le cerveau. Ce neurotransmetteur sert à déclencher de nombreux signaux nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme et est notamment impliqué dans les phénomènes de contrôle des fonctions motrices. Au vu de son importance, sa libération est très finement régulée. Ce rôle est assuré par des récepteurs à la dopamine, situés à la surface des neurones. Par exemple, lorsqu’il y a trop de dopamine ou qu’elle reste trop longtemps présente dans la synapse, les récepteurs se désensibilisent, stoppent leur réponse et disparaissent de la surface des neurones. La phosphorylation des récepteurs à dopamine par la protéine GRK6 est nécessaire pour que ces évènements puissent avoir lieu.
Dans des travaux précédents, les chercheurs avaient mis en évidence que les récepteurs à la dopamine restaient continuellement à la surface des neurones chez les animaux parkinsoniens dyskinétiques. En cause notamment, un manque de GRK6 dans le cerveau. Dans cette nouvelle étude, les scientifiques ont corrigé ce manque en stimulant l’expression de GRK6, en l’insérant dans un lentivirus. Ce vecteur thérapeutique, porteur de la protéine d’intérêt est ensuite chirurgicalement injecté dans le cerveau  au niveau du striatum. L’expression accrue des GRK6  permet de retirer des récepteurs à la dopamine de la surface des neurones. Les animaux parkinsoniens dyskinétiques peuvent alors pleinement bénéficier du traitement à la L-dopa : leurs symptômes parkinsoniens sont améliorés et ils ne présentent plus de dyskinésies sévères.
 
Pour les chercheurs, une chose est claire : « cette avancée montre que nous nous intéressons à la bonne molécule. Mais nous sommes conscients que la technique que nous avons utilisée ne sera pas rapidement accessible en routine chez l’homme. Nous avons donc d’autres idées pour proposer des solutions adaptées aux patients parkinsoniens» explique Erwan Bezard. Parmi les stratégies envisagées, les chercheurs démarrent un programme de recherche pour passer au crible toutes les petites molécules qui pourraient mimer l’action de GRK6.
 

Références :

Lentiviral overexpression of GRK6 alleviates L-DOPA-induced dyskinesia in experimental
Parkinson’s disease

Mohamed R. Ahmed1, Amandine Berthet2, Evgeny Bychkov1, Gregory Porras2, Qin Li3, Bernard
H. Bioulac2, Yonatan T. Carl1, Bertrand Bloch2, Seunghyi Kook1, Incarnation Aubert2, Sandra
Dovero2, Evelyne Doudnikoff2, Vsevolod V. Gurevich1, Eugenia V. Gurevich1#* and Erwan
Bezard2,3#*

1 Department of Pharmacology, Vanderbilt University, Nashville, TN 372322 Université Victor
Segalen Bordeaux
2, Centre National de la Recherche Scientifique, Bordeaux Institute of Neuroscience, UMR 5227, Bordeaux, France;
3 Institute of Lab Animal Sciences, China Academy of Medical Sciences, Beijing, China

Science translational medicine, 21 April 2010

 

Source: communiqué de presse du CNRS

 

 

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